Zoom du mois

Danse et handicap, France-Finlande

Dans le cadre du festival June Events 08 et plus particulièrement lors du week-end dédié à la nouvelle danse finlandaise, l’Atelier de Paris-Carolyn Carlson, l’Institut Finlandais et Cemaforre, accueillent, pour la première fois à Paris, OLOTILA une création signée de Tomi Paasonen, danseur et chorégraphe finlandais.

OLOTILA (Manière d’être)

  • Chorégraphie et mise en scène : Tomi Paasonen
  • Danseurs : Tuuli Helkky Helle, Stephane Hisler, Ninnu, Riikka Kekäläinen, Tom Leidenius, Kalle-Antti Raunu, Sari Salovaara, Eeva Simons
  • Projection : Ulla-Maija Alanen
  • Son et vidéo : Mikko Hynninen / Mike Koloska
  • Lumières : Tuukka Törneblom
  • Costumes : Riitta-Maria Pirtilä
  • Textes : Tuuli Helkky Helle, Tomi Paasonen et l’ensemble du groupe de travail

Olotila (Manière d’être) qui a été présenté pour la première fois en septembre 2002 au centre Zodiak – Uuden Tanssin Keskus et a reçu la même année le prix Teatteriteko, s’est depuis taillé une réputation et un beau succès dans les festivals nationaux et internationaux.

L’œuvre est interprétée par une troupe composée de danseurs professionnels, dont certains sont handicapés, du groupe Rajat’on, aux possibilités de mobilité diverses. Assemblant tels les morceaux d’un puzzle les expériences personnelles, le destin et l’histoire du corps de chacun des protagonistes, elle reflète les conceptions du corps ayant cours aujourd’hui, au plan biologique, politique, esthétique et scientifique. Le bouleversement physique vécu à la suite d’un accident ou d’une maladie est mis en regard de la situation d’un handicapé de naissance qui ressent la même intégralité physique qu’une personne dite « normale », jusqu’à ce que l’attitude de son entourage façonne son rapport au tout.

De même que la fusion redoutée et contestée de la technologie et de la biologie peut ouvrir des possibilités totalement nouvelles de progrès, mais aussi de destruction, toute perte permet de créer quelque chose d’unique. C’est ainsi que les catastrophes individuelles, et la manière de les surmonter, ont semé les graines à cette œuvre. Le langage du mouvement d’Olotila a été développé à partir des capacités de mobilité originales et stimulantes de chaque interprète. De ce fait, le spectacle se métamorphose, évolue et progresse de représentation en représentation, telle une œuvre organique épousant la vie des danseurs.

Tomi Paasonen, né à Helsinki en 1970, a été soliste dans le ballet de Hambourg de John Neumeier, le Lines Ballet de San Francisco et le Joffrey Ballet de Chicago.

Depuis 1991, il travaille parallèlement à sa carrière de danseur comme chorégraphe et producteur. En 1998, il a non seulement fondé à San Francisco une compagnie de danse multimédia et une société de production artistique, Kunst-Stoff, mais son œuvre X a été désignée par la presse de San Francisco comme l’une des dix meilleures, et lui-même a été élu nouveau venu de l’année. Après avoir produit une série de 15 œuvres, Paasonen est rentré en Europe en 2000.

Olotila, chorégraphié et mis en scène à Helsinki, a été récompensé par le prix Teatteriteko décerné chaque année par l’association professionnelle Teatterikeskus.

Installé à Berlin, Paasonen y a produit plusieurs longues œuvres de danse et fondé une nouvelle compagnie, Public Artistic Affairs (PAA). À l’occasion de son spectacle inaugural en janvier 2002, au festival Tanztage de Berlin, Kunst-Stoff a également fait le déplacement depuis San Francisco. Avec des détenus de la plus grande prison pour hommes d’Allemagne, Tegel, à Berlin, Paasonen a réalisé Icarus – Abflug Tegel (« Icare – vol au départ de Tegel »).

À Helsinki, on lui doit une exposition de photos, « Room is… », à la galerie de Lasipalatsi, et la mise en scène d’un opéra contemporain, Usherin talon häviö (« La Chute de la maison Uscher »), inspiré de la nouvelle de E. A. Poe et de fragments d’opéra de Claude Debussy, pour la scène du musée Kiasma. Sa « trilogie de l’identité » – constituée de Otostoisto – äläylläty! (« Deuxième prise – ne soyez pas surpris ! »), MeMoRe – punaista lankaa etsimässä (« MeMoRe – à la recherche d’un fil rouge ») et Ylipäänsä – yhden miehen kuoroteos (« En général – chœur pour homme seul ») – s’interroge sur l’identité à travers l’autoprojection, la mémoire et le fractionnement.

A l’issue du spectacle, une rencontre-débat est organisée sur l’accès des personnes en situation de handicap à la pratique de la danse et à la création chorégraphique.

Dimanche 15 juin 2008 au Théâtre de l’Aquarium, Cartoucherie
Route du Champ de Manœuvre - Paris 12è

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